Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Europe dans le monde
15 décembre 2008

Question 3

L’Europe doit-elle s’ouvrir sans limites au commerce ou doit-elle prévoir des protections ?

L’Europe s’inscrit dans une tradition d’économie libérale et participe à son extension par ses politiques commerciales et de la concurrence.

Mais la mondialisation crée une pression nouvelle sur l’Europe :

· Les multinationales issues des pays émergents concurrencent celles des pays occidentaux.

· Les pays émergents et producteurs de pétrole ont accumulé 3000 milliards de $ de réserves. Ils ont créé des fonds souverains puissants. Selon Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI « le pouvoir financier mondial » est passé entre leurs mains.

L’Europe doit elle adhérer à une ouverture toujours croissante des échanges ?

Ou l’Europe doit-elle introduire certaines protections ? a-t-elle intérêt à certaines formes de protectionnisme ? (Cf. les thèses d’Emmanuel Todd).

Par exemple :

-   Renouer avec une politique industrielle en utilisant la recherche publique, l’aide aux industries, pour conserver un secteur manufacturier dynamique et diversifié ?

-   Définir les secteurs qu’elle juge stratégiques (armement, technologies sensibles, réseaux énergétiques et de transports, espace, culture…).  et définir les protections nécessaires contre des prises de contrôle extra-européennes, notamment par les fonds souverains ? (6)

-   Substituer aux patriotismes économiques nationaux un patriotisme économiques européen et aux champions économiques nationaux des champions économiques européens, en favorisant les rapprochements entre entreprises européennes ?

-   Luter contre le dumping social et environnemental en imposant une taxe carbone ou des droits de douane aux pays producteurs qui ne respectent pas de normes sociales et environnementales ?

Pour les renvois et les explications des sigles(*), se reporter au rapport « L’Europe dans le monde »

Pour commenter cette question, cliquez sur le lien "commentaires" à la fin du message. 

Merci de préciser en tête de votre commentaire: nom – prénom - qualité (membre d’une section du Mef, d’association ou organisme…)

Publicité
Publicité
Commentaires
F
1 – Le rejet du protectionnisme doit rester une règle si l’on veut éviter des mesures de rétorsion et une contraction des échanges. Cette règle ne doit pas être appliquée si la concurrence n’est pas loyale de la part de certains pays.<br /> 2 – La maintien d’un secteur manufacturier est une nécessité, comme le montre les difficultés actuelles des pays qui ont tout misé sur les services, notamment financiers. Une politique industrielle est justifiée dans les secteurs stratégiques pour l’avenir.<br /> 3 – La protection contre les prises de contrôle extra-européennes est nécessaire pour les entreprises d’armement, spatiales, qui développent des technologies sensibles ou concourent à des services d’intérêts généraux majeurs (aéroports, réseaux de télécommunication ou de transport d’énergie…)<br /> 4 – Il faudrait aussi que nous sachions conserver en Europe les jeunes entreprises innovantes en leur apportant les financements et des conditions de développement favorables.<br /> 5 – Pour favoriser la création de groupes européens et conserver leurs sièges en Europe : éviter les disparités fiscales sur les entreprises entre pays européens ; accorder des avantages fiscaux aux entreprises adoptant le statut de Société européenne.<br /> 6 – Le principe de préférence commerciale doit être appliqué aux pays les plus pauvre. Les accords en cours de négociation avec les pays ACP ( Accords de partenariat économique) doivent protéger les agricultures des pays pauvres et ne doivent pas être moins avantageux que les accords antérieurs de Cotonou.<br /> 7 – Si l’Europe adopte des mesures contre les émissions de gaz à effet de serre, pénalisantes pour ses entreprises, il paraît logique de taxer à l’entrée dans l’Union les entreprises qui ne les appliquent pas. Mais est-ce praticable et négociable dans le cadre de l’OMC ?
D
Il est assez ironique de constater que nous vivons dans une société pour laquelle la sécurité des biens et des personnes est devenue une priorité (bien avant la garantie des libertés) et qui dans le domaine économique prone exactement l'inverse.<br /> On mets en place un arsenal de mesures cohérsitives pour se proteger des délinquants qui menaceraient nos biens et on expose des pans entier de notre activité économique à la vertue naturelle de ses acteurs qui par essence ne veulent que le bien de tous.<br /> Le protectionnisme n'est pas de s'enfermer dans une forteresse loin de la marche du monde, mais de donner à ceux qu'on envoie dans la fosse aux lions une armure et une lance pour qu'ils puissent en revenir.<br /> Sauf à vouloir que l'Europe soit le garde manger du monde, ce qui ne sera pas éternel
D
La libre concurrence est stimulante, elle concourt à permettre aux pays émergents de s'approcher de notre niveau de vie. Elle peut nous obliger à des sacrifices au profit de la solidarité. Toutefois il y a une limite et je pense que des droits de douanes mesurées pourraient frapper les importations des produits fabriqués sans respect pour l'environnement de la planéte, sans respect de la dignité humaine...<br /> Ils devraient être justifiés par ces motifs et ne pas dépasser leurs impacts réels.
S
le mot "protectionnisme" est devenu un mot tabou,comme le mot "immigration" qui évoque de suite celui de racisme ! Hélas...!<br /> La protection de son économie par un pays n'est pas une fin en soi mais un moyen temporaire de gérer une situation de déséquilibre; aucun éclusier n'ouvre d'un seul coup les portes de son écluse...<br /> la libre concurrence est le meilleur moyen de permettre au consommateur d'accéder au meilleur produit au moindre cout ;mais il ne faut pas oublier que ce consommateur est aussi un citoyen avec des besoins sociaux et de sécurité;de plus , ce grand principe d'économiste n'est vrai que si tous les producteurs jouent le meme jeu avec les mêmes règles au même moment ; or ceci est quasiment impossible tant qu'il n'y aura pas un gouvernement planétaire ,donc c'est un rêve !<br /> Donc ,Europe ou pas ,OMC ou pas,il y aura toujours des poches de déséquilibre qui se produiront sur un marché ou un autre ,dans telle ou telle partie du monde ;cela devrait se gérer à l'amiable si l'on peut dire mais tout le monde devrait alors être de bonne foi; Ce n'est pas le cas; par exemple ,lorsqu'un pays utilise sa monnaie sous évaluée comme outil de compétitivité :CHINE,INDE,USA et hier le JAPON..<br /> l'accumulation de masses de capitaux considérables ,publics ou privés ,par ce biais monétaire crée des déséquilibres internationaux énormes et des risques spéculatifs dont les autres doivent tenter de se protéger;<br /> La doctrine de libre concurrence pure et dure ,d'inspiration anglo saxonne ,a inspiré la politique européenne depuis l'entrée de la Grande Bretagne et des pays scandinaves;elle a été appliquée avec angélisme et manque de discernement par BRUXELLES et a donc essentiellement profité aux acteurs déloyaux de l'économie mondiale au détriment des Européens eux mêmes ! <br /> Or ,ces capitaux accumulés chez ces acteurs déloyaux manquent aujourd'hui aux Européens pour investir massivement en R et D ,en industries de pointe ,en éducation ,en environnement , autant de domaines dans lesquels se construira la competitivité de demain ;<br /> Je pense donc qu'il faut à la fois mettre en place des protections temporaires d'adaptation et de conversion pour des secteurs économiques vulnérables mais porteurs d'avenir , avoir une politique monétaire réaliste et réactive ,un encadrement réglementaire trés strict sur le secteur financier et bancaire,avec de fortes pénalités en cas de manquement et surtout ne pas nationaliser, et évidemment privilégier les investissements dans les domaines du futur :RetD,Education,Environnement....
R
- Il y a danger à mon avis, si l'on veut faire face à la crise économique que nous traversons, si l'on s'oriente sur une politique "protectioniste"...n'oublions pas qu'en 1929 la crise a été totale en allant dans ce sens. De plus, si la France, l'Europe agissait ainsi, tous les autres pays pourraient faire de même et la catastrophe serait rapide... ce serait aussi aller à l'inverse des engagements pris par le G20 à Waghinton en ocrobre 2008.<br /> -Par contre,je rejoindrais les thèses d'Emmanuel Todd pour renouer avec une politique industrielle forte, en utilisant la recherche publique pour conserver un secteur industriel dynamique et diversité et à la pointe de l'innovation. Un pays sans industrie forte est menaçé.<br /> Il faut donc s'appuyer sur les "poles de compétitivités" définir les secteurs stratégiques(réseaux énergétique, le nucléaire,les énergies renouvelables etc...) et les soutenir à fond.<br /> Il faut favoriser les rapprochements entre entreprises européennes(la commission européenne devrait y réfléchir à deux fois avant d'empêcher deux groupes européens de fusionner en pensant qu'au problème de concurrence- ne répétons pas l'erreur de n'avoir pas soutenu Péchinet).<br /> -Les fonds souverains des pays émergents ? nous allons bien nous installer dans leurs pays..n'ont-ils pas le droit de venir chez nous et de créer ainsi des emplois pour les citoyens européens ?de plus, il me semble que ces pays émergents vont aussi vouloir développer leurs tissus économiques chez eux, pour créer des emplois (la Chine par exemple connaît actuellement un chômage très important;et ils devront bien investir chez eux , sinon une révolte sociale est à craindre.<br /> Par contre, l'on doit lutter contre le dumping social et environnemental en imposant si possible une taxe carbone ou des droits de douane.<br /> Mais, en conclusion, je dirai qu'il vaut mieux investir dans la recherche, dans l'éducation, pour que la France (surtout qu'elle a pris un sérieux retard..on est loin des engagements de Lisbonne)et l'Europe en général pour accentuer sa compétitivité, pour reprendre les parts de marché dans le monde, qu'elle a perdue ces dernières années.
L'Europe dans le monde
Publicité
L'Europe dans le monde
Publicité