Question N°5

Comment l’Europe doit-elle s’adapter pour faire face tant au manque d’énergie et de matière premières qu’au réchauffement climatique? 

Le changement climatique est en passe de bouleverser la vie des populations, la diversité biologique, les récoltes. Il provoque la fonte des glaces polaires, la hausse du niveau de la mer, augmente la fréquence des catastrophes : tempêtes inondations sécheresses. D’ici 2100, les scientifiques du GIEC (Groupe international d’experts sur le climat), sous l’égide des Nations unies,  prévoient une hausse des températures de 1.4 à 5.8 °.

L’Europe est en pointe dans les négociations internationales. Elle a adopté des objectifs volontaristes : réduction de ses rejets de CO² de 20 % d’ici 2020, voire de 30% si d’autres pays s’engagent également ; utilisation de 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation européenne d’ici 2020.

Selon certains auteurs (15) L’effort réduction de 20 % des rejets de l’union européenne ne représenterai qu’un pourcentage faible de l’augmentation de teneur en CO² d’ici 2020 et au détriment de la compétitivité européenne. Comment obtenir le partage de l’effort nécessaire entre les puissances économiques mondiales ?

Sous l’effet de l’industrialisation des pays émergents la demande en énergie et en matières premières progresse fortement. L’actualité récente montre des coûts qui explosent, reflétant une tendance lourde à long terme à la raréfaction des ressources.

Le monde passera d’ici 2050 de 6 à 9 milliards d’humains. La généralisation du mode de vie des américains aux chinois et aux indiens nécessiterait 5 planètes.

Parallèlement la dépendance énergétique de l’Europe va croissante, ce qui nécessite une stratégie commune d’approvisionnement des européens, voire la mise en œuvre d’une « diplomatie de l’énergie » vu les implications internationales et géostratégiques de cette question.(12)

D’autres ressources comme l’eau deviennent plus rares et sources de conflits internationaux.

Le développement économique et démographique menace également la biodiversité, les océans, l’air, les sols, les paysages.

Les citoyens européens utilisent plus du double des ressources disponibles au sein des frontières de l’Union. La faillite écologique menace. (8)

L’Europe doit-t-elle ?

-        Avoir une politique commune de l’énergie incluant une politique commune d’approvisionnement énergétique ?

-        Poursuivre et renforcer une stratégie volontariste d’économie d’énergie et de réduction de ses émissions de CO² ?

-        Mettre en place rapidement les programmes nécessaires selon la méthode communautaire (4) par exemple une « Communauté européenne de l’environnement, de la recherche et de l’énergie » (4) à l’exemple de la CECA à l’origine de la construction européenne ?

-        Se tourner résolument vers un nouveau type de développement économe en ressources : freiner radicalement les consommations tout en investissant massivement dans les énergies nouvelles, l’efficacité énergétique, les changements de modes d’habiter, de produire, de se déplacer ? Générer une nouvelle économie sur des bases respectueuses de l’environnement. en engageant une troisième révolution industrielle (7) ?

-        Mettre en place Mettre en œuvre cette stratégie à titre exemplaire, même si les autres grands acteurs économiques ne suivent pas, ou attendre un accord général pour le faire ?

Pour les renvois et les explications des sigles(*), se reporter au rapport « L’Europe dans le monde »

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Comments

[souchal jc]

tout ou presque est dit dans votre préambule et dans les commentaires précédents!
Mais il faut tout de meme insister sur le fait que l'Europe s'est faite à partir de l'energie et des matieres premieres de base de l'époque,le charbon et l'acier , d'où la CECA;
Le rappel de ce point d'histoire souligne à quel point il est désolant de constater l'absence actuelle d'une politique commune de l'énergie ! c'est à qui fera le plus de courbettes aux Russes pour avoir son gaz ! Cette concurrence entre Etats de l'UE affaiblit chacun d'eux et entrave l'émergence d'une position commune ,sans parler des flux financiers liés à l'energie et qui peuvent contribuer à faire éclater la zone euro
dans les 4 ans à venir;
Le Monde produit actuellement 11 Milliards de Tonnes Equivalent Petrole,toutes energies confondues ;
Sur ces 11 Milliards de TEP ,5 milliards maxi constituent l'énergie efficace ,c'est à dire celle qui est consommée dans son optimum technique et economique; le reste ,6 milliards,se perd dans les processus de trasformation des energies (charbon ,gaz,fuel trasformés en électricité ...),dans les rendements insuffisants des moteurs (avions, bateaux,et camions en particulier),dans les transports d'energie (pertes en ligne pour l'electricité,pipe-lines percés pour le petrole et le gaz,pertes en raffineries,...)et enfin dans les utilisations chauffage et clim des batiments! Bref ,La mine d'or est dans les économies d'énergie grace à l'evolution des comportements collectifs,individuels,industriels et agricoles et à l'amélioration des technologies dans ces domaines;si l'Europe devenait exemplaire dans ces domaines ,elle en retirerait une avance économique pour des années ;
Pour cela il faut investir massivement dans cet axe de recherche et dans la formation des professionnels; par exemple ,c'est tout le secteur du batiment qui est à former pour concevoir et réaliser des batiments peu energivores;la plupart des architectes sont incompétents dans ces disciplines qui pourraient d'ailleurs faire l'objet d'un diplome spécialisé,peu d'entreprises sont qualifiées pour la mise en oeuvre et le conseil ;les batiments publics sont des passoires,tout comme les batiments industriels et agricoles ,et l'habitat tout autant; je trouve qu'acquérir les connaissances et maitriser les techniques d'economies d'energie ,savoir les mettre en oeuvre peut constituer un bel objectif pour l'Europe et y créer beaucoup d'emplois non délocalisables; Si l'UE parvenait à économiser significativement une partie de son energie,cela lui permettrait de desserrer l'etreinte exterieure et d'en retirer un avantage economique majeur et durable;

[Delannoy]

Bien entendu les 27 pays de l'Union doivent avoir une politique commune dans tous les domaines cruciaux et l'approvisionnement énergétique en fait partie. C'est une évidence, je passe.

Pour ce qui concerne les économies d'énergie et les émissions de CO2, voici quelques vérités qui expliquent mon titre:
- les éoliennes, c'est d'en l'air du temps, toutefois, il convient de savoir que le surcoût de l'électricité produite est de 20%.
- la ligne ferrovière Lyon Turin va coûter 15 Mds d'Euros, crucial dit-on pour réduire les émissions de gaz carbonique. Effectivement on évitera le rejet de 125000 tonnes de gaz par an, mais ceci correspond à onze minutes des émissions chinoises.
- nous français nous n'émettons que 2 à 3% du total des émissions de gaz à effets de serre de la planète.
- depuis 2002, 20 taxes au minimun, relatives à la protection de l'environnement ont été créées chez nous. Coût 2007, 1 millard d'Euros à payer.
-La quantité de gaz carbonique présente dans l'atmosphère de la planète s'éléve à 2800 millards de tonnes et atteindra 3000 milliards en 2020. L'Union émet 4 millards de tonnes du même gaz par an. Avec des efforts massifs extrèmement coûteux, si elle réduit ses émissions de 20% d'ici 2020 ce sont 800 millions de tonnes de moins qui seraient émises chaque année...presque epsilon.
Aussi je crains qu'à force de vouloir être très vertueux nous sabordions notre économie en allourdissant constamment nos coûts de production.

Nos efforts et ceux de l'Union doivent donc, à mes yeux, consister à entraîner les autres économies vers des comportements également vertueux. A présent, nous avons le droit de faire une pause pour permettre aux autres de rejoindre nos performances. Puis nous reprendrons le chemin vertueux ensemble. Si nous y parvenions nous aurions été tellement plus efficace.

[Davidson]

Notre développement s'est fait sur la maitrise de notre approvisionement énérgétique.
L'Europe est fondée sur la mise en commun de cette énergie (charbon et acier)
Réflechir ensemble à garantir à notre continent des sources pérennes d'énergie me semble une priorité.
La Chine utilise son énorme reserve de devises pour se garantir son approvisionement futur( contrat avec le Brésil et le Venezuela- rachat de miniers australiens affaiblis par la crise)
Que fait l'Europe?????